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jeudi 3 décembre 2009

INDE - 1970 (1)

Bernard en 1969 /1970

INDE DU NORD




MON PERIPLE EN INDE DU NORD, NON ACCOMPAGNE mais jamais seul !




Après 40 ans à la cave, les vues furent NUMERISEES A PARTIR DE TOUTES PETITES DIAPOS ( 1/2 format) - Appareil de 12 cm sur 3cm qui tenait dans ma poche. Très discret ! - Qualité moyenne - Mille excuses mais souvenirs énormes !

BENARES
Le mythe


Bénarès est une ville sacrée. Le Gange qui symbolise les cheveux de Shiva a une fonction purificatrice. Se faire incinérer à Bénares c'est aussi rompre le cycle des réincarnations et accéder au Nirvana. La frénésie religieuse a encore plus sa place ici qu'ailleurs en Inde.
Dans le petit monde des voyageurs, Bénarès est auréolée d'une aura mystique. Il y a une "énergie" dans cette ville. Qu'en est-il exactement ? Autant le dire, on a été secoués.
D'abord le côté BD avec ses palais décatis, comme reflets d'une splendeur d'antan. La lumière brumeuse du petit matin qui semble isoler la ville.





BUCHER FUNERAIRE A BENARES
Je tiens à préciser que les photos de bûcher qui suivent sont bien prises en 1969 à BENARES.
A ce jour, il est interdit d'y photographier ces cérémonies.
A Pashupatinath - le Bénarès Népalais - les photos des bûchers funéraires sont autorisées (2009).




Crémations

Accompagné d'une fanfare style New Orleans, un cadavre est apporté près du ghat Harishchandra, le deuxième ghat crématoire de Bénarès. Les crémations se font en plein air devant les badauds : touristes affolés et indiens désoeuvrés. La famille du mort est grave mais ne montre pas son chagrin. L'événement est très lent, sans rituel, sans mise en scène de la mort, sans prêtre. Et le cadavre semble parfois très seul.
Enveloppé de tissu et papiers dorés, recouvert de colliers de fleurs, le cadavre est plongé dans l'eau purificatrice du Gange, puis déposé sur le bûcher.
Le spectacle devient alors comme surréaliste.
Au travers de la fumée blanche qui s'échappe du bûcher on voit soudain un pied en l'air. Parfois les bras calcinés s'élèvent vers le ciel. Une autre fois, cette tête chauve restée accrochée à un corps incandescent.
L'odeur, un mélange de plantes odorifères, de charbon de bois et de chairs brûlées déclenche le hurlement des chiens qui espèrent un morceau de viande.
Des visions sidérante : des enfants lavent énergiquement du linge, la poussière de cendre se déposant sur les vêtements qui sèchent. Une brochette d'hommes regarde nonchalamment les bûchers en se brossant les dents. Ce chien qui enterre un os tombé ou cette chèvre qui vient manger les fleurs tombées du bûcher en flamme.
Impossible de rendre compte du choc, mélange de sensations fortes, de voyeurisme, d'écoeurement et d'émerveillement.


Ayatollahs hindous

Mosquée de Bénarès. Soldats mitraillettes au poing. D'autres postés sur les toits. La mosquée est en état de siège permanent. Elle a été désignée comme une des cibles à détruire par les fondamentalistes hindous.
Pacifique l'hindouisme ? Pas pour ce puissant mouvement né dans la tourmente de l'indépendance. A son sinistre actif : l'assassinat de Gandhi, une partie des atrocités de la guerre indo-pakistanaise, les massacres anti-sikhs de 1984, les émeutes et la destruction de la mosquée d'Ayodhaya tout récemment (2008), les pogroms anti-musulman qui ont laissé des centaines de morts dans le Gujarat.
Que fait la police ? Hé ... c'est le parti hindou au pouvoir. Après des décennies de pouvoir laïc par le parti du Congrès de Nehru, la majorité de l'Inde a choisi le repli identitaire.



Gandhi, Nehru ! Réveillez-vous !

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